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Projets pour des endroits de passage
Chacun des danseurs a un parcours autonome, chacun d’entre eux trace un sillon, dans lequel la danse s’enracine et se déroule.
Tous se déplacent physiquement et intérieurement, tout comme les visiteurs des musées qui sillonnent les galeries, endroits de passages, en des transports tant physiques que psychiques.
Avec précision ils explorent minutieusement l’espace.
Le souffle, la concentration, la sensation sont les facteurs qui servent l’écriture de leur danse mais aussi sa germination dans les profondeurs des corps.
« Chemins de traverses » au Musée d’Orsay et de l’Orangerie, « Traversées » à l’espace Electra dans le cadre de l’installation lumineuse imaginée par Nathalie Junod Ponsard, « Mastication » au MUAC de Mexico dans l’exposition « Mandala mental » de Mathieu Copeland, le projet se décline en fonction des lieux. Le nombre de danseurs varie, les costumes se fondent dans les espaces. J’adapte et reconfigure pour cela une pièce déjà existante, Une lente mastication, qui vise la mobilité de la matière chorégraphique. Sa partition régule la danse par suggestions, contraintes et filtres, elle joue sur l’élasticité de l’interprétation et invite le danseur à choisir entre des possibles ; elle fait naître une architecture et, par un jeu de stratégies, crée l’ouverture. Les procédés de la composition sont comme des agents vivifiants qui structurent, amadouent, la matière dansée et augmentent l’engagement des interprètes dans le mouvement.
Myriam Gourfink
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